C’est la faute à Voltaire ! Eh bien, non, c’est plutôt grâce à Voltaire et au fameux Certificat Voltaire que vous pourrez améliorer votre orthographe et éviter les fautes de grammaire ou d’orthographe réccurrentes réccurentes récurrentes. Retour sur ce challenge que je m’étais fixé…

logo Projet Voltaire

Un certificat pour appuyer ma crédibilité de prof de français

Depuis 2 ans, j’accompagne les étudiants de Adimaker (prépa en mode projet) et de l’ISEN (une des écoles d’ingénieur du groupe Junia) à la préparation de l’examen du projet Voltaire. Sans l’avoir moi-même passé ! J’ai comblé cette lacune cette année en mettant mes cours à profit pour non seulement faire plancher les étudiants sur de nombreuses règles de français, mais aussi pour m’y coller moi-même et passer avec eux ce fichu examen, terreur des promos pour les ingénieurs dont le français n’est pas toujours la tasse de thé !

Le challenge était double : obtenir un score honorable en tant que rédactrice professionnelle et prof d’aisance rédactionnelle et décrocher un score supérieur à celui de mes meilleurs élèves pour ne pas écorner ma crédibilité de prof 😉. Ouf, il est réussi ! J’ai obtenu le score de 961/1000.

Mais en fait, il y a quoi, dans ce fameux projet Voltaire ?

Le projet Voltaire atteste d’un niveau en langue française et son objectif depuis sa création en 2010 est de valoriser la connaissance de la langue, tout d’abord au sein des entreprises, puis maintenant dans les écoles supérieures et lycées (et quelques collèges aussi). Il reprend des points importants d’orthographe, de grammaire ou de sémantique. Avec le certificat Voltaire, vous entrerez au fur et à mesure dans de nombreuses subtilités de la langue française. Et même pour quelqu’un qui pense bien maîtriser la langue, rien n’est évident !

L’examen proposé sur 3 heures consiste en une micro dictée de 2 lignes puis 195 questions avec des pièges. Parfois des notions basiques, parfois des trucs vraiment tordus et peu usités. Les mots qui comportent les pièges sont soulignés et on doit trouver une, deux ou trois erreurs – ou pas du tout – et reporter les résultats en coloriant les cases sur une feuille annexe (sans se tromper de ligne !).

extrait examen Voltaire

Fastoche ? Oui, pour le départ, surtout si on a suivi le cursus de révision avec le site du projet ou un livre spécifique Voltaire. Mais pas tant que ça tout de même, car il faut rester concentré longtemps, et puis c’est écrit tout petit, et on ne doit pas se tromper de ligne, et enfin, avouons-le, c’est parfaitement rébarbatif !

Jetez un œil rapide sur quelques questions du sujet 2, ça se corse !

extrait sujet 2 Voltaire

L’examen est en effet séparé en 2 parties, un sujet « facile » : questions 1 à 150 et un sujet « expert » : questions 151 à 195, le tout noté sur 1000 points.

Les résultats sont ensuite répartis sur 4 niveaux de maîtrise de la langue :

  • 300 points : orthographe technique
  • 500 points : orthographe professionnelle
  • 700 points : orthographe affaires
  • 900 points : orthographe expert

Comment réussir le Certificat Voltaire ? Entraînement à l’orthographe obligatoire !

Autant vous le dire tout de suite, il est vraiment très difficile de récolter un bon score sans travailler, même si on part avec un niveau de français très correct, ce qui est censé être mon cas. Et même moi dont c’est le métier d’écrire depuis plusieurs années, j’ai découvert des règles dont j’ignorais totalement l’existence et ai dû en préciser d’autres, pour lesquelles j’écrivais plus au feeling que de manière structurée et réfléchie ! Car Voltaire cherche la petite bête et a le chic pour poser la question piège à laquelle on ne sait pas répondre !

Cela paye si l’on travaille régulièrement. Mais même s’il est possible de maîtriser toutes les règles, la longueur de l’examen nous entraîne à faire des fautes d’étourderie ou de fatigue. Au bout de 2 heures, les phrases vous sortent des yeux et j’avais l’impression de ne plus du tout savoir parler français correctement, avec des doutes là où il n’y a pas lieu d’être ! C’est pourquoi je trouve l’examen intéressant, mais pas totalement représentatif d’un niveau global de français.

grille de réponses Voltaire

Les limites de l’examen Voltaire

Je pense que Voltaire est intéressant si on travaille vraiment le projet avec la volonté de s’améliorer durablement et de creuser. C’est ce que j’essaye de faire avec mes groupes d’étudiants pour éviter le bachotage 15 jours avant l’examen, en révisant parfois à fond certaines règles de grammaire, de manière plus ludique que ce qui est proposé sur la plateforme.

En avant les exposés sur la grammaire, les dictées rigolotes que j’invente, les battles d’erreurs à trouver ou les Kahoot qui stimulent la classe au lieu de la déprimer ! Car il faut le dire, si on ne prend pas le truc comme un jeu ou un challenge, on baisse vite les bras… Certes la répétition va ancrer l’apprentissage, mais bouh…

Bien sûr, tous ne sont pas fans, mais je suis assez heureuse d’en avoir motivé quelques-uns qui ont vraiment bûché et obtenu de super scores : plusieurs scores au-dessus de 700, ce qui est un très bon niveau pour les étudiants (les écoles demandent en général 500).

Je regrette aussi vraiment que l’on ne puisse pas récupérer nos copies pour connaître nos erreurs à l’examen et pouvoir nous améliorer. Et ça m’énerve de ne pas savoir où j’ai failli !

Quelques exemples de notions abordées par le projet Voltaire

Les homonymes, vous connaissez ?

Oui, ce sont ces petits mots que l’on confond facilement si l’on n’y prend pas garde !

Par exemple, vous pouvez vous remettre en tête les différences entre :

  • au temps pour moi ; autant pour moi
  • à venir ; avenir
  • c’en ; sans ; s’en
  • d’avantage(s) ; davantage
  • eh bien ; et bien
  • quand ; quant ; qu’en…

Trop facile ? Oui, c’est le début ! Je vous épargne les terminaisons des mots en -cueil ou des adjectifs en -gable tout comme ceux qui se terminent par -ote/-otte ! Ou encore tous nos chers faux amis : cauchemar, connexion, développement, langage, magasin, magazine, saynète…

La fin de l’orthographe approximative ?

J’ai découvert que l’expression faire bonne chère ne s’écrivait pas chair ! Et remis les voyelles ou consonnes à la bonne place dans des mots comme aréopage, dilemme, infarctus, opprobre…

Il y avait aussi des histoires de majuscules, de traits d’union, d’abréviations ou de noms d’œuvres (ouh, que c’est compliqué !) qui m’ont fait m’arracher les cheveux… Quelques mots que je m’efforce désormais de caler dans ma conversation hautement distinguée, tels que ingambe, avatar ou acception…

Barbarismes, pléonasmes et motordus !

Je me suis aussi battue avec les pléonasmes et les homophones lexicaux (prémices et prémisse – sceptique et septique – bailler, bâiller et bayer – gril et grill) et ai subi le martyre des questions répétitives tel un martyr des temps modernes !

En général, cela reste assez facile dès lors qu’on maîtrise à peu près la langue française.

Là où ça se corse, c’est pour certains noms… Savez-vous différencier et orthographier correctement diagnostic et diagnostique ou encore pronostic et pronostique ? Et utilisez-vous à bon escient envoi et envoie ? (ah celui-ci, c’est la bête noire des étudiants !).

portrait de Voltaire

Au final, j’ai adoré cette plongée dans les tréfonds de la langue française et je regrette même de ne pas lui avoir consacré encore plus de temps pour mieux approfondir (et obtenir un score encore plus proche de 1000 !). Mais entre les cours à préparer, les devoirs à corriger et les textes à rédiger pour mon activité de rédactrice, j’avoue avoir aussi un peu saturé de la langue française !

Mais je n’ai pas dit mon dernier mot… Je reviendrai à la charge l’année prochaine ou dans 2 ans pour repasser ce fichu Voltaire, qui n’aura qu’à bien se tenir !

 

logo Certificat Voltaire

Bref, j’ai passé le certificat Voltaire. Et j’en suis fière !

Mon diplôme !

Score général : 961

Score sujet 1 : 677
Score sujet 2 : 284

Et un extrait du mail reçu de Voltaire : « Félicitations ! Parmi les personnes ayant passé le Certificat Voltaire depuis la création de l’examen (tous centres d’examen confondus), 99.2 % ont un score inférieur au vôtre. »

Oui, j’me la pète un peu… Mais je peux vous dire que je l’ai vraiment bossé, ce fichu Voltaire !

diplôme